Mouvement contre le Racisme
et pour l’Amitié entre les Peuples

Comité local de Nanterre, 27 rue Sadi Carnot, 92000 Nanterre
06 31 82 20 85 nanterre@mrap.fr

Accueil > DONNÉES ET ANALYSES > Doit-on lier la lutte contre l’antisémitisme et celle contre le racisme ? (...)

Doit-on lier la lutte contre l’antisémitisme et celle contre le racisme ? L’Humanité 4 et 5 décembre 2023

mercredi 6 décembre 2023

Rubrique : DONNÉES ET ANALYSES

Un dossier dans L’Humanité les 4 et 5 décembre 2023


Doit-on lier la lutte contre l’antisémitisme et celle contre le racisme ?

Voir pièces attachées et (pour les abonnés) :

https://www.humanite.fr/en-debat/antiracisme/doit-on-lier-la-lutte-contre-lantisemitisme-et-celle-contre-le-racisme-1-2

et

https://www.humanite.fr/en-debat/antiracisme/doit-on-lier-la-lutte-contre-lantisemitisme-et-celle-contre-le-racisme-2-2

Sous un titre contestable, qui semble situer l’antisémitisme en dehors du champ du racisme, quatre articles.

1. L’antisémitisme a une spécificité forte. Le rejet fondamental de l’autre est le vice fondamental de tous les racismes
Kaltoum Gachi, Jean-François Quantin et François Sauterey
Coprésidents du Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap)

2 Le prétendu engagement de l’extrême droite contre l’antisémitisme n’est qu’un opportunisme. L’antiracisme refuse la concurrence des souffrances
Collectif Golem

3. La haine procède par capillarité. Il faut construire un antiracisme porteur qui combatte avec la même force chaque racisme
Pierre Tartakowsky
Président d’honneur de la Ligue des droits de l’homme (LDH)

4. Si antisémitisme et racisme se distinguent, notamment sur le plan historique, cette séparation rend plus difficile l’engagement de combats communs
Michel Wieviorka
Sociologue et directeur d’études à l’EHESS

Voici un extrait de l’article des coprésidents du MRAP

La démarche qui consiste à rejeter l’autre est le vice fondamental. Mais ce n’est évidemment pas nier l’infinie diversité des incarnations de cette haine. Elle est variée dans ses causes (personnelle, nationale, historique, systémique…), dans ses cibles (une soi-disant race, une origine, une religion…), dans ses formes (l’insulte, la discrimination, le meurtre, le génocide…). Chaque forme de racisme mérite donc une analyse concrète de tous ses aspects, ne serait-ce que pour le combattre de façon efficace.

et un extrait de l’article de Pierre Tartakowsky :

Le rapport annuel de la CNCDH sur le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie le confirme d’édition en édition : ceux qui détestent les Noirs et les Arabes n’aiment pas les juifs, ceux qui n’aiment pas les juifs rejettent les homosexuels, ceux qui rejettent les homosexuels méprisent les femmes…

............

La question est donc moins de savoir s’il « faut » lier la lutte contre l’antisémitisme et celle contre le racisme que de savoir construire un engagement antiraciste porteur, avec la même conviction et la même force, du constat que chaque racisme est, en fonction de son histoire, de ses obsessions, de ses cibles, un phénomène singulier et du postulat que les « hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits ». Cela implique d’identifier les ressorts de chaque forme de racisme, leurs racines et leurs combinaisons et d’affirmer qu’il ne peut y avoir ni hiérarchie, ni concurrence des souffrances et de leurs mémoires.