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Après les élections européennes du 9 juin 2024 : Analyse de Nonna Mayer

mercredi 12 juin 2024

Rubrique : DONNÉES ET ANALYSES

La lutte contre une possible arrivée au pouvoir du Rassemblement National et de ses alliés nécessite de se mobiliser massivement en mettant en évidence la réalité et la gravité de ce danger mais aussi d’analyser précisément les ressorts de l’audience des thèses de l’extrême droite et, ce faisant, d’apprécier les possiblités de les contrer.

C’est à ce second besoin que répond l’analyse de la politiste Nonna Mayer, spécialiste de l’extrême-droite, dans sa tribune publiée dans le Monde du 10 juin 2024 sous le titre
Le succès spectaculaire de la liste RN ne signifie pas pour autant que les jeux sont faits pour les élections à venir

Ci-attachée et (pour les abonnés)

https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/06/10/le-succes-spectaculaire-de-la-liste-rn-ne-signifie-pas-pour-autant-que-les-jeux-sont-faits-pour-les-elections-a-venir_6238492_3232.html

En voici la conclusion :

A rebours de la rhétorique du RN, les enquêtes de la Commission nationale consultative des droits de l’homme, année après année, montrent que l’acceptation des minorités et des immigrés progresse depuis trente ans, portée par le renouvellement générationnel, la hausse du niveau d’études, la diversité croissante de la société.

Mais elle ne se traduit pas dans les urnes. Pas plus que les attentes en matière de justice sociale et de dignité au travail dont témoignaient les mobilisations massives contre la réforme des retraites. En France comme dans toutes les vieilles démocraties, la participation électorale est déclinante et socialement biaisée. A l’abstention traditionnelle, plus fréquente dans les milieux socialement et culturellement défavorisés, s’ajoute un phénomène générationnel. Chez les nouvelles cohortes, même diplômées, l’acte de vote devient épisodique. En 2022, 17 % des moins de 30 ans ont voté aux quatre tours présidentiels et législatifs de 2022, contre 48 % à partir de 65 ans. Au bout du compte, les votes émanent d’un corps électoral réduit, plus âgé, plus aisé, moins issu de la diversité et plus à droite que l’électorat potentiel. Il y a là une source de frustration et un potentiel électoral immense qui, remobilisé, pourrait changer la donne.