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60° anniversaire de l’indépendance de l’Algérie (5 juillet 1962)

jeudi 7 juillet 2022

Rubrique : FLASH

Cet article reprend et complète le contenu d’un courriel diffusé le 5 juillet en "FLASH MRAP NANTERRE"

A l’occasion du 60° anniversaire de l’indépendance de l’Algérie (5 juillet 1962) le MRAP publie un communiqué :

https://mrap.fr/algerie-60-ans-d-independance.html?debut_articles_rubriqueb=%401298

En voici la conclusion

Une partie de la population française est personnellement héritière de ceux qui ont vécu douloureusement cette période, à des titres divers et parfois opposés. Le MRAP partage le projet de dépasser ces mémoires séparées pour partager une mémoire historique de cette sinistre période.

De nombreuses initiatives marquent cet anniversaire, occasion de célébrer ceux qui ont combattu, et souvent donné leur vie, pour la libération du peuple algérien, tel Maurice Audin. Le nom de Josette et Maurice Audin a été donné à une rue de Nanterre (inaugurée le 17 octobre 2021).

Leur mémoire va être honorée, ce 5 juillet à Paris, à 18h. par l’inauguration d’une fresque au 5 rue de la Mare, dans le vingtième arrondissement. Cet évènement a déjà fait l’objet, le 22 juin, d’un article sur le site du comité local du MRAP de Nanterre, avec en pièce attachée une invitation comportant une photo de cette oeuvre d’art :

https://nanterre.mrap.fr/spip.php?article40

Y sera présent Jean-Pierre Raoult, secrétaire du comté local du MRAP de Nanterre et membre du "collectif d’animation" de l’association Josette et Maurice Audin.

Cette inauguration sera suivie, à 19h., à proximité ("Ma Cantine", 6 rue des Maronites) par le vernissage d’une exposition (qui restera ouverte jusqu’au 17 juillet) de collages réalisés par Mustapha Boutadjine, sur le thème Hommage aux combattants oubliés : voir en pièce attachée l’affiche de cette exposition . Ci-dessous copie d’un courriel à ce sujet de l’association Josette et Maurice Audin

Les oeuvres de Mustapha Boutadjine ont fait l’objet d’une monographie , titrée Collage Résistant(s), publiée aux Editions Helvétius, avec préface d’Ernest Pignon-Ernest et postface de Patrick Le Hyaric

https://editionshelvetius.com/boutique/livres/livres-dart/collage-resistants/


COMPLÉMENT (6 JUILLET)

L’inauguration de la fresque rue de la Mare a réuni une centaine de personnes. Ont pris la parole le président de l’association Josette et Maurice Audin (Pierre Mansat), l’ambassadeur d’Algérie en France, Pierre Audin, l’artiste réalisateur de la fresque (Oriel Ruys), une conseillère municipale du vingtième arrondissement, la directrice de "Paris habitat" (organisme gestionnaire de la vaste cité sur le terrain de laquelle se trouve le mur portant la fresque) et le président de l’association des locataires du 5 rue de la mare.

Les propos de ce dernier ont été particulièrement appréciés par les membres de l’association Josette et Maurice Audin présents, notamment en raison de la manière dont il a, discrètement mais efficacement, fait le lien avec l’actualité politique en France, citant Bertolt Brecht : "Le ventre est encore fécond, d’où est sortie la bête immonde".


COPIE DU MESSAGE DE L’ASSOCIATION JOSETTE ET MAURICE AUDIN SUR L’EXPOSITION "HOMMAGE AUX COMBATTANTS OUBLIÉS"

60e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie

5 juillet 1962 – 5 juillet 2022

HOMMAGE AUX COMBATTANTS OUBLIÉS / HOMENAJE A LOS LUCHADORES OLVIDADOS

Abane Ramdane ; Henri Alleg ; Maurice Audin ; Djamila Bouhired ; Djamila Boupacha ; Frantz Fanon ; Jean Ferrugia ; Fernand Iveton ; Kateb Yacine ; Maurice Laban ; Ali La Pointe ; Henri Maillot ; Raymonde Peschard ; Georges Raffini ; Annie Steiner ; William Sportisse

>>> Collages de Mustapha Boutadjine
>>> Vernissage le 5 juillet à 19 heures
>>> Soirée animée par l’orchestre international d’Hakim Hamadouche
>>> La Cantine, 6, rue des Maronites, 75020 Paris. Tél. : 01 46 36 57 66
>>> Dédicace de la monographie « Collage Résistant(s) » de Mustapha Boutadjine
>>> Exposition du 30 juin au 17 juillet 2022
>>> Ouvert tous les jours de 11 h à 22 h. Métro : Ménilmontant. Bus : Belleville - Ménilmontant (20, 71, 96)

Voici une présentation de ces oeuvres qui avait été écrite par par Jean-Louis Pradel, historien et critique d’art, professeur à l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris (ENSAD), décédé le 18 octobre 2013.

Les portraits de Mustapha Boutadjine illuminent le visage de la révolte où se reconnaît l’orgueilleuse volonté d’être libre. Ils donnent forme à un panthéon fraternel de résistants « étrangers », comme ceux de « l’Affiche rouge » que célèbre Aragon. Héros et martyrs, poètes et musiciens, tous ils changent le monde, le chantent et l’enchantent. Portraits solaires et galactiques, ils font valser des tourbillons de bouts de papiers magistralement domptés et retrouvent le chemin de l’icône où l’invisible le dispute aux évidences du visible. C’est après avoir mis en morceaux le déjà-vu et l’imprimé de la pub ordinaire que Mustapha Boutadjine construit ses icônes extraordinaires.

Réinterprétant des documents en noir et blanc, il retrouve le geste des peintres de la lumière qui bâtissent du visible au couteau, à touches plus ou moins véhémentes de couleur-matière sortie des tubes. Mais Mustapha Boutadjine préfère les déchirer aux doigts. Ils coupent et ils tranchent dans ce trop bien lissé qui surfe sur les produits de l’industrie du luxe et le bonheur aseptisé des stars médiatiques pour le réduire à une foule de morceaux méticuleusement choisis. Assemblées et collées, ces épaves éparses de slogans fragmentés et d’images brisées où se glissent quelques clins d’œil autobiographiques orchestrent un chaos de braises crépitantes.

  • Elles embrasent des mosaïques qui tiennent le spectateur à distance pour que surgissent des icônes somptueuses et qu’apparaisse la présence fascinante d’une absence qui nous regarde autant qu’elle nous concerne. Ainsi nous fixe le miroir scrupuleusement poli des pupilles de ces visages de femmes et d’hommes victimes pour la plupart d’une disparition programmée.

Leurs regards brillent de l’effroi des ténèbres, gravé à jamais sur leurs rétines. Ce sont les soleils noirs d’une galaxie multicolore de l’insoumission radicale. Au moment où le pouvoir ne cesse de nous raconter des histoires, où l’hygiénisme, le principe de précaution, le devoir d’ingérence, la répression sécuritaire saccagent la liberté des hommes, alors que le cynisme et l’injustice sont partout aux commandes, c’est dans une tout autre histoire que nous emporte cette ronde de portraits aux identités irréductibles, forcément sans frontières. Non seulement ils nous rafraîchissent la mémoire, mais ils éclaboussent le présent de richesses sans prix, celles qui nient les frustrations du chacun pour soi et de la marchandisation pour exalter les forces vives du partage et de l’échange. Forgé au feu d’un désordre exubérant qui évoque des tempêtes de confettis et les éclats de la boule de cristal au ciel des bals populaires, l’art de Mustapha Boutadjine est une fête où il fait bon retrouver le singulier pluriel de l’espoir, comme l’étincelant pouvoir de dire non.

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