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Le Centre des Arts de la Parole a été inauguré le 13 mars 2023 à Aubervilliers
dimanche 19 mars 2023
Rubrique : DONNÉES ET ANALYSES
Le Centre des Arts de la Parole a été inauguré le 13 mars 2023 à Aubervilliers
Implanté emblématiquement dans le département de Seine-Saint-Denis, il affiche des objectifs auxquels le MRAP ne peut qu’être sensible.
Voici un extrait de la présentation qu’on peut lire sur son site
https://centredesartsdelaparole.fr/
Jamais l’humanité n’a autant pris la parole. Tout le monde s’exprime. S’étale. Se lâche. Se fâche. Se casse. Partout, ça parle. Mais est-ce que ça s’écoute ? Est-ce que, pour autant, on se parle ? Et qu’est-ce qui se dit ?
Le Centre des Arts de la Parole a pour mission de se parler pour se relier – se parler plutôt que s’entretuer.
Nous prônons un humanisme de la parole. Nous portons la parole au sens fort. Nous visons à former, transformer, rassembler, rayonner – grâce aux arts de la parole.
Nous les concevons comme des arts qui, sublimant la parole, permettent de dépasser la violence. Nous les réunissons pour déployer l’humanité et réconcilier la société. Pour que la parole ne soit pas arme de destruction massive mais arts de construction collective.
Il se trouve que quelques jours plus tôt a eu lieu l’affaire du "bras d’honneur" du garde des sceaux Éric Duoond-Moretti à l’Assemblée Nationale, comportement dans lequel le dIrecteur du Centre des Arts de la Parole , Gérard Garutti a pu voir "une nouvelle et spectaculaire illustration de la progressive dégradation de la parole publique". C’est ce qu’il a exprimé sur le site AOC (Analyse Opinion Critique) dans un entretien avec le directeur de celui-ci ; Sylvain Bourmeau
Ci-attaché et (pour les abonnés) :
https://aoc.media/entretien/2023/03/10/gerald-garutti-le-bras-dhonneur-cest-la-fin-de-la-parole/
En voici un extrait :
Aujourd’hui, sans évoquer uniquement les présidents, en prenant aussi en compte l’accélération des réseaux sociaux et la volonté de provoquer un clash permanent, on parvient à une situation où il n’y a plus de temps pour la parole. Or, la parole suppose du temps, elle suppose de l’élaboration, de la préparation. Désormais, l’injonction du « réagissez ! » et de la réaction domine. Dès qu’il s’agit de ces sorties primaires, où il n’y a pas d’élaboration de dimension secondaire de la parole, on bascule évidemment dans de l’instinctif ; c’est une réaction pulsionnelle, sans élaboration de la parole. Il n’y a alors plus de différence entre hurler au comptoir du bar contre son voisin, contre la voiture qui vous a dépassé, et hurler à l’Assemblée : on a perdu le cadre sacré. Je pense que c’est gravissime. Je pense que c’est symptomatique.