La tentation du fascisme en postcolonie ? Sur la victoire de Le Pen aux Antilles. AOC 27 mai 2022

Rubrique : DONNÉES ET ANALYSES

Le MRAP s’est toujours élevé contre la situation de fait largement coloniale qui se perpétue aux Antilles françaises. Il en va à la fois de sa lutte contre le racisme (dont a relevé par exemple le fait de faire subir sans scrupules aux populations locales le crime que constituait le maintien de l’usage de la chlordécone, interdit ailleurs en France depuis1990) et de sa vocation pour l’amitié entre les peuples, en l’occurence les peuples martiniquais et guadeloupéen.

C’est dans le contexte troublé qui prévaut dans ces départements que se situe l’importance du vote qui s’y est exprimé en faveur de Marine Le Pen à la dernière élection présidentielle.

Celui-ci est analysée dans un article de la politiste (CNRS) Silviane Larcher sur le site AOC (Analyse, Opinion, Critique), le 27 mai 2022, ci-attaché, et dont nous recopions ici en partie la conclusion :

Dans le cas antillais, on l’aura compris, les effets de ces politiques néolibérales sont devenus indissociables des effets continués de politiques néocoloniales (qui ne disent pas leur nom derrière les dispositifs fiscaux compliqués) d’organisation économique et sociale de ces anciennes colonies françaises de plantation ... Dans treize ans, nous serons en 2035, soit quatre siècles exactement après la colonisation française des Antilles en 1635. Combien d’explosions sociales ou de crises politiques majeures récupérables par d’habiles tacticiennes néofascistes auront alors montré la nécessité de transformations profondes des économies antillaises ? Si cette exigence peut être portée par le mouvement social, à l’évidence elle nécessite pour voir le jour autant la vision exigeante et courageuse d’acteurs politiques locaux que l’intervention de l’État en dernier lieu.