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LE MRAP DÉNONCE LES ATTAQUES QUE SUBIT M. PAP NDIAYE, communiqué du MRAP, 23 mai 2022

jeudi 26 mai 2022

Rubrique : APPELS ET COMMUNIQUÉS

Communiqué sur le site du MRAP :

https://mrap.fr/le-mrap-denonce-les-attaques-que-subit-m-pap-ndiaye.html

suivi ici de commentaires de Jean-Pierre Raoult

Dans ce communiqué, après la dénonciation de la virulence et la bassesse des attaques que subit M. Pap Ndiaye, on lit : Le MRAP espère que M. Pap Ndiaye saura rester fidèle à ses convictions universalistes et saura les faire prévaloir dans ses nouvelles fonctions ; qu’il persistera dans la dénonciation du racisme au quotidien et des contrôles au faciès et pourra faire comprendre la nécessité d’un Musée de l’histoire du colonialisme, comme il l’a exprimé.

Commentaires de Jean-Pierre Raoult

En tant que membre du comité de rédaction du rapport annuel de la CNCDH (où je représentais le MRAP), sur La lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie, j’avais beaucoup apprécié le travail mené avec Pap Ndiaye pour l’édition 2020, qui comporte un "focus" sur le racisme antinoirs (ci-attaché). Nos relations avec lui (rencontre, suivie d’échanges écrits) ont été excellentes. Je l’ai trouvé à la fois bien à l’écoute de nos questions et nos avis, extrêmement intéressant et très "raisonnable", ce qui dément les accusations indigentes qui se déchaînent contre lui depuis deux jours, Eric Zemmour le qualifiant d’intellectuel indigéniste, wokiste et obsédé par la race et Marine Le Pen le traitant, en quasiment les mêmes termes, d’intellectuel qui défend l’indigénisme et le racialisme.

A l’occasion de cette nomination de Pap Ndiaye comme ministre de l’Éducation nationale et de la jeunesse, la presse a abondamment évoqué son ouvrage fondateur La condition noire, essai sur un minorité française (2008, Calmann-Lévy). Je m’y étais intéressé dès sa parution, non seulement comme militant antiraciste mais aussi en tant à la fois que statisticien préoccupé par les « statistiques ethniques » et mathématicien réfléchissant sur l’enseignement de cette discipline, en particulier en ce qu’elle permet d’étayer chez les élèves un usage réfléchi de la statistique à travers une réflexion pluridisciplinaire, par exemple en lien avec l’éducation civique. A ce titre est notamment cité dans ce livre le Baromètre CRAN TNS-SOFRES des discriminations à l’encontre des noirs de France, qui venait alors d’être publié. Je précise ici que j’ai pour ma part quelques réticences à l’égard de ce « baromètre » qui par endroits comporte à la fois des pourcentages au sein de la population des personnes sondées « se déclarant noires » (notion au caractère statistique tout à fait valable) et au sein de la population des « personnes noires » (concept à la légitimité statistique plus contestable). J’ai ainsi exprimé ces réserves dans une conférence présentée lors d’un colloque tenu à l’INRP (Institut National de Recherche Pédagogique) le 23 mai 2008 (texte ci-attaché, où on trouve en annexe un exemple des tableaux qui suscitent ma gêne). Cette critique ne met pas en cause ma conviction de la très grande pertinence de cet ouvrage, et ce encore 14 ans après sa publication (il a été réédité en Folio).